Aujourd’hui, je vous fais découvrir Roseline Toulgoat, auteure de la saga Le Cosmopolite. Intriguée par l’avis élogieux publié par la bookstagrameuse les.histoires.eternelles au sujet de son dernier roman, j’ai eu envie d’en savoir plus sur elle. Artiste perchée, comme elle aime à se définir, elle insuffle à son œuvre tout son imaginaire. Et son univers est d’une richesse infinie. J’ai eu le plaisir de l'interviewer chez elle, en plein cœur de Bretagne. Portrait d’une romancière qui n’a pas fini de nous étonner.
Comment t’est venue l’envie d’écrire ?
C’est mon passage à l’IUFM qui m’a donné le goût d’écrire. J’ai notamment découvert La psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim, qui m’a ouvert le champ des possibles. J’ai alors commencé à collectionner les livres de contes.
Ayant laissé de côté l’idée d’être institutrice, je suis ensuite partie travailler pendant six mois à Paris. À quelques jours de mon départ, j’ai pris conscience que j’allais devoir passer l’hiver dans la capitale. Persuadée qu’il allait pleuvoir, je me suis mis en tête d’acheter un manteau pour l’occasion. Au rayon vêtements du supermarché, il ne restait qu’un modèle en solde : un coupe-vent orange doublé de noir bien trop grand pour moi !
Me voilà donc en route vers Paris avec mon manteau tellement grand qu’il me fallait retrousser par deux fois les manches pour apercevoir mes mains ! Quand est venu le mois d’octobre, alors que le temps se refroidissait, j’ai sorti mon beau coupe-vent orange pour aller travailler. J’étais ridicule ! On m’appelait… la citrouille ! Tous les midis, on allait se balader après le repas. Et mes manches étaient tellement longues qu’il m’arrivait de battre des bras pour tenter d’en faire émerger mes mains. Un jour, mes collègues, qui trouvaient ça très drôle, m’ont dit : « Arrête de battre des ailes, tu vas pas t’envoler ! »
J’ai repris le travail normalement tout l’après-midi. Mais le soir, quand je suis sortie, en me dirigeant vers le métro, tout à coup l’idée m’est venue : une petite citrouille qui rêvait de voler ! Quelle super idée ! Pendant tout mon trajet en métro, j’ai continué à imaginer l’histoire de cette petite citrouille tout en riant tout fort. Les gens devaient bien se demander qui était cette folle qui rigolait comme ça ! Le soir même, j’ai commencé à écrire mon premier conte : La petite citrouille qui rêvait de voler. J’en ai réalisé les illustrations et je l’ai publié. Depuis, j’ai écrit plusieurs autres contes pour enfants et adultes. C’est la petite citrouille qui m’a fait entrer dans le monde de l’écriture et j’ai énormément de tendresse pour elle.
Tu as publié L’alchimiste et La marguerite de Guémené, les tomes 1 et 2 d’une série de romans intitulée Le Cosmopolite. Comment as-tu eu l’idée de ce sujet ?
J’écris des contes depuis une vingtaine d’années maintenant. Puis, un jour, je me suis réveillée avec en tête l’image d’un alchimiste. Ma maison servait autrefois d’auberge. La légende disait que les condamnés à mort y prenaient leur dernier repas. J’ai donc imaginé mon alchimiste descendant la rue pour venir à l’auberge y manger sa pitance à côté des prisonniers attendant la potence. En effectuant quelques recherches, je me suis vite rendu compte que, dans mon village, on ne rendait autrefois que la basse justice. Les criminels étaient alors envoyés à Quimper pour se faire juger et exécuter. J’ai aussi appris que la haute justice était rendue à Guémené. J’ai alors imaginé mon auberge dans une bâtisse qui existait déjà au XVIIe siècle dans ce village et tient aujourd’hui lieu de restaurant. Je me suis peu à peu imprégnée des lieux pour y faire vivre mon personnage. Je voulais quelque chose d’authentique.
Comment ton personnage principal a-t-il pris vie ?
Lorsque l’image de l’alchimiste s’est imposée à moi, j’ai tout de suite voulu lui offrir la capacité de voir les morts et de communiquer avec eux. J’ai rapidement eu l’idée de lui adjoindre un apprenti. Puis il a progressivement pris forme au fur et à mesure que j’élaborais l’intrigue. J’avais envie qu’il mène l’enquête, qu’il y ait du suspense. J’ai toujours beaucoup aimé les romans d’Agatha Christie. À l’époque, je lisais aussi la trilogie des Piliers de la Terre de Ken Follett. Je souhaitais plonger mon personnage dans cet univers, tout en me fondant sur des repères historiques. J’ai donc choisi de redonner vie, dans cette aventure, à un alchimiste qui a vraiment existé, Alexander Sethon, dit le Cosmopolite. J’avais aussi envie que mon personnage ressemble à l’un de mes neveux, roux aux yeux bleus, et Alexander Sethon était Écossais. Ce qui a fini de me décider, c’est la date de sa mort. Il a quitté ce monde dans la nuit si particulière du 31 décembre au 1e janvier. C’est comme s’il avait passé une porte. Je trouvais la symbolique puissante. Je suis donc partie d’Alexander Sethon pour construire mon personnage.
Qu’est-ce que tu aimerais que tes lecteurs pensent de tes livres ?
J’aimerais que mes livres les fassent vibrer, qu’ils s’attachent aux personnages et aient envie de continuer l’aventure avec eux dans les prochains tomes.
As-tu d’autres projets d’écriture ?
En ce moment, j’écris une nouvelle. J’aimerais aussi créer un roman autour de mon propre monde, qui ne prendrait cette fois pas racine dans l’histoire mais serait le pur fruit de mon imaginaire.
Mon petit doigt m’a dit que tu avais d’autres cordes artistiques à ton arc, en plus de l’écriture et de l’illustration ?
Oui, je peins sur toile. Je peins aussi beaucoup sur bois, sur écorce et sur pierre. J’aime également peindre sur ardoise. J’ai la chance d’habiter près de Carhaix, où se trouvent de nombreuses ardoisières. Je ramasse les morceaux d’ardoises qui m’inspirent. J’ai toujours ramassé, depuis toute petite. Je suis comme une enfant : je cherche des trésors dans la nature !
Je fais également un peu de couture et de la broderie. C’est mon amie d’enfance qui m’a fait découvrir le point de croix. La broderie, c’est le moyen pour moi de faire quelque chose de joli et d’unique pour la personne à qui je l’offre.
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En tant que lectrice, quel genre de livres aimes-tu ?
Au départ, les livres, ce n’était pas mon truc du tout ! Quand j’étais enfant, je détestais lire. Ma mère était fan d’Agatha Christie et j’ai apprivoisé la lecture grâce aux intrigues de ses romans. Je me souviens d’avoir lu Mon petit doigt m’a dit dans notre maison de vacances, à Plouguerneau. Il y régnait une ambiance un peu sombre qui rendait l’intrigue du livre encore plus angoissante.
J’aimais bien les contes aussi, car ils se lisaient vite. Mais c’est grâce à Harry Potter que j’ai véritablement commencé à aimer lire. La saga de J.K. Rowling a été pour moi un véritable déclic ! J’aime aussi l’univers des sœurs Brontë et de Jane Austen, et j’ai adoré lire Cyrano de Bergerac !
Question plus légère : quel est ton péché mignon ?
Manger bien sûr ! Je suis très gourmande. J’ai plein de péchés mignons. Un rien me fait plaisir : une brise, un oiseau qui chante. J’aime la nature et je suis curieuse du monde qui m’entoure.
As-tu un coup de cœur à nous faire partager ?
Je pense bien sûr aux peintures de Serge Toulgoat, mon mari. Certaines de ses peintures sont présentées à la ferme d’Antea à Brasparts et, du 22 octobre au 15 janvier 2022, il expose ses toiles à Guémené, au bar-librairie Le Transcendantal.
J’ai aussi récemment découvert les livres de Danielle Guerzider. J’ai adoré son roman Plijadur an ene et j’ai aussi beaucoup aimé Mystères à l’abbaye. C’est plein d’humour et très bien écrit !
Où peut-on trouver les volumes de ton roman, Le Cosmopolite ?
Ils sont distribués dans trois points de vente à Guémené : au bar-librairie Le Transcendantal, à l’Office du Tourisme et au rayon livres d’Intermarché. Ils sont également disponibles en ligne sur Amazon, en format ebook ou papier. Pour l’instant, les deux premiers volumes du Cosmopolite sont publiés. Je suis en train d’achever l’écriture du troisième volume, L’enfant sans nom de Quimper, qui devrait paraître dans les prochains mois.
Comment envisages-tu le quatrième tome du Cosmopolite ?
Il parlera d’amour ! J’ai envie d’explorer tous les styles. Il y aura une enquête bien sûr, mais aussi des histoires d’amour, tout cela sur fond de la révolte des Bonnets Rouges.
Conquise par sa façon de voir le monde et d’envisager l’écriture, je suis impatiente de lire les romans de Roseline Toulgoat et de m’imprégner de son univers. Une belle idée de cadeau, vous ne trouvez pas ? Voici ce qu’en pense la bookstagrameuse les.histoires.eternelles :
« Résumé : Tome 1 : Entrez dans la vie d'Alexander Sethon, grand alchimiste de son temps, surnommé le Cosmopolite par ses contemporains et possesseur de la pierre philosophale. Ses aventures sont palpitantes et étonnantes. Tome 2 : Retrouvez le Cosmopolite dans une nouvelle aventure au cours de laquelle il aidera à lever le voile sur un meurtre. Mon avis : J'ai eu l'honneur de pouvoir découvrir ces textes avant leur sortie officielle. Les deux premiers tomes sont disponibles et le troisième vient de m'être envoyé par l'auteure dans le but d'avoir mon avis. J'ai donc décidé de tout relire depuis le début afin de m'immerger plus aisément dans cette histoire emplie de péripéties en tous genres. Concernant le premier volume, il pose la trame de l'histoire principale. Très bien écrit, il m'a cependant moins parlé que les deux autres romans car il repose énormément sur une histoire de vie avec sa succession d'événements positifs et négatifs, me laissant parfois en attente de quelque chose de moins descriptif. En revanche, le tome 2 qui se passe à Guémené m'a beaucoup plu car la plume est fluide et l'enquête est assez prenante pour que je puisse être tenue en haleine jusqu'au bout du récit. Les personnages deviennent de plus en plus attachants au fil des pages et cela nous donne envie d'en découvrir plus lorsque nous arrivons aux derniers mots de l'histoire. Et que dire du troisième volume ? Eh bien sans révéler ce qui s'y cache, sachez juste que je l'ai tout simplement dévoré, et avec grand plaisir. On aborde un aspect plus sombre de l'alchimie et on approche les plus vils instincts humains de bien plus près que dans les autres tomes. J'ai terriblement envie de connaître la suite ! Je n'ai rien trouvé à redire alors même que ce roman est encore en phase de relecture. Le bonus : une immersion totale dans la culture bretonne qui fait plaisir à lire lorsqu'elle est intégrée avec autant de légèreté et d'élégance. Ma note : Tome 1 : ⭐⭐⭐ Tome 2 : ⭐⭐⭐⭐ Tome 3 : ⭐⭐⭐⭐⭐ 3/5, 4/5, et 5/5 : La progression dans l'histoire se ressent au fil du récit et la qualité de la plume est indéniable !
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